Viva Maria
Ce matin, à l’heure où clochetait le muguet, quand certains célébraient Jeanne d’Arc et d’autres faisaient front en mobilisant les forces du travail, j’assistai à une bien singulière réunion, un rassemblement plutôt, au Collège Sainte-Marie de Saint-Jean-de-Luz. Des parents, des enseignants, des curieux dont j’étais, une jolie quarantaine de personnes, pour parler d’éducation, ni nationale ni privée, non, une Éducation Bien-Veillante en deux mots. Pour essayer de gérer les émotions des enfants à l’école afin qu’ils s’épanouissent, ce qui est le but de la manœuvre de toute éducation finalement. Et à la manœuvre justement, trois splendides jeunes femmes, Marion, Marie-Pierre et Marion. Une enseignante et deux psychologues. Deux blondes et une brune. Toulousaines les blondes. L’une psy, douce et pâle, clinique et précise, et déterminée en légèreté. Enseignante l’autre, plus vénitienne quant au blond, et à la flamboyance secouée par plus de questions que le catalogue de la CAMIF ne contenait de produits. Elles œuvrent en osmose avec la bienveillance de l’Éducation, Nationale, celle-là et elles étaient venues au Pays basque pour présenter leur travail à la demande de la troisième. Belle, grande, la brune, cheveux de jais et atours carmins, hautement voltaïque même, bouffée par le trac lors de la présentation, puis doucement, sûrement, joliment, envahie par le bonheur et l’énergie donnée par un auditoire sous le charme (et le besoin hélas).
Mise en scène des situations et des pistes de solutions. Présentation d’un jeu de cartes identifiant les problématiques, une sorte de jeu des 7 familles, et plus, des émotions.
Faut-il donner un cadre aux enfants ? Si oui, lequel ? Doit-on leur imposer celui que les adultes croient bon pour eux ou les laisser définir le leur ? En sont-ils capables ? Mille questions passionnantes que les trois Maria, appelons-les comme ça, faisaient rebondir dans l’auditoire. Épatantes, ces douces pétroleuses d’un genre nouveau, voulant, non mettre le feu au lac, mais allumer ça et là des petits braseros.
Bref, un défilé de trouvailles, de différences, un Cercle des Poétesses apparues, sous le signe de l’intelligence, des bons sentiments et d’une paisible hardiesse.
Allez, les filles, je dois le dire, et je ne suis pas le seul. Je vous ai trouvées épatantes. Suerte chicas !
Viva Maria !