La fée…liozat : Une conférence déstabilisante
Imaginez une salle de multiplex d’avant première, celle où les cinémas programment Stars Wars par exemple, pleine de fans de la première heure… Et bien aujourd’hui, cette même salle était remplie de fans de la fée…liozat.
500 personnes, parents et professionnels, tous intéressés par un même sujet : l’enfant ! Tous en questionnement sur l’éducation, sur les actes qu’ils posent au quotidien avec leurs enfants, parfois culpabilisant de mots qu’ils ont pu prononcés, d’attitudes qu’ils ont pu avoir ; parfois perdus et ne sachant pas comment accueillir les émotions de leurs enfants tout en se faisant respecter et en posant des limites.
Des « limites » ? Oulala ! La fée… liozat a crié haut et fort au scandale ! Quoi ? Des limites ??!!!! « Moi, on ne m’a jamais posé de limites, a-t-elle dit, et c’est pour cela qu’aujourd’hui je suis libre d’être moi ».
Et bien, on le retiendra ! Pas de limites, mais des règles. Pourquoi ? Parce que les limites c’est en négatif : « Ne fait pas ci, ne fait pas ça, ne court pas après le chat, ne monte pas sur la table, ne tape pas ton frère… » Et qu’est-ce que le cerveau de l’enfant entend ? « ci, ça, court après chat, monte table, tape frère ». Et oui, le cerveau ne fonctionne pas en négatif, il ne les entend pas 😉 Pffffff, c’est donc pour cela que ça ne marchait pas ????
Et bien voilà ! On va donc mettre en marche la machine à positif, celle qui voit les choses du côté constructif.
Et puis, il s’est agit d’une autre machine ; enfin, pas une machine, un réservoir ! Le réservoir de carburant affectif. C’est quoi ça me direz-vous ? Et bien c’est l’endroit où votre enfant engrange tout l’amour, les câlins, la tendresse, les regards tendres, les mots tendres, les compliments, tout ce qui lui fait du bien, que vous lui faites et qu’il reçoit tout au long de la journée. Il y met également le câlin du chat, les rires avec son frère, le chahut dans le bain, …. tous les moments où il a été bien et où son cerveau a sécrété de l’ocytocine.
Un message essentiel de la fée : l’important c’est le lien !!!!
Si le réservoir de carburant affectif de votre enfant est bien rempli (c’est un peu pareil dans le couple finalement…), votre enfant sera apaisé, tranquille, heureux, et n’éprouvera pas le besoin d’évacuer son stress par des comportements violents ou auto-destructeurs. Il n’aura pas besoin de vous montrer qu’il existe car son cœur sera apaisé de l’intérieur, tranquille, sécurisé.
Si vous prenez soin du lien que vous avez avec votre enfant, son réservoir sera rempli et il aura envie de coopérer.
Et les ados me direz-vous ? Qu’est-ce qu’elle a dit la fée sur les ados ? Et bien, elle a reparlé du lien, de garder le contact et l’attachement, malgré les chambres cafarnaüm, les lumières allumées, les sacs de sport pas vidés d’affaires imprégnées de la transpiration de la journée, les « attend j’arrive » qui ne finissent jamais… Et puis une petite astuce : leur envoyer des textos (même s’ils sont dans la chambre juste à côté) avec juste un mot : « panière», «lumière », « affaires gym », « table »…. Et ça marche. L’ado rebranche son cerveau pour trouver la signification rapide et agit.
Alors pourquoi le « déstabilisant » ? Et bien, un peu pour tout cela… Et puis surtout – en ce qui me concerne – parce que la fée a expliqué aux cinq cents personnes présentes et hyper attentives, que lorsque l’enfant n’a pas eu son réservoir affectif rempli, que la jauge était toujours dans le rouge, et bien son cerveau n’a pas pu sécréter d’ocytocine (l’hormone de l’attachement et du bien être, de la relation affective, de l’attention portée à l’autre) et n’a donc pas pu créer de récepteurs à ocytocine. Son cerveau est imprégné de cortisol, l’hormone du stress. …. Et cet enfant, une fois devenu adulte, lorsqu’il sera en contact avec son propre enfant qui pleure, il ne pourra pas lui faire un câlin ni remplir son réservoir.
Plombée. Oui, et puis j’avais mal car cela faisait resurgir en moi la douleur de ma petite fille intérieure qui n’avait pas eu de câlins ni de tendresse, donc pas de sécrétion d’ocytocine, ni de récepteurs d’ailleurs, et qui se demandait si elle avait suffisamment rempli le réservoir de ses enfants, adolescentes maintenant.
Un petit tremblement de terre.
Pour me remettre de mes émotions, la fée nous a redonné quelques clés et astuces, et surtout dit qu’un câlin de 20 secondes – même avec un enfant qui est rempli de stress, donc de cortisol, déclenche une sécrétion d’ocytocine…. <3
Alors, une fois la fée…liozat remerciée, nous sommes sortis à quelques uns remplir nos réservoirs de carburants affectifs. Comment ? Un bon repas italien partagé et beaucoup de câlins. Histoire de prendre soin de nos cœurs d’adultes mais aussi de nos enfants intérieurs. Ouf ! Ça va mieux !
Il paraît qu’hier c’était la journée des free hugs.
Faisons de notre Vie : « Tendresse, Douceur, Empathie et Bienveillance », avec Soi et les autres.
Marion Thiessard, psychologue clinicienne.