Le démarrage des programmes de développement de l’intelligence émotionnelle

par | 21 mars 2018

Depuis quelques mois, l’école publique La Citadelle à Bayonne, nous a permis de mettre en place les premières étapes d’un programme de développement de l’intelligence émotionnelle, auprès des enfants, de l’équipe éducative et des parents.

Voici les quelques moments que nous avons proposés :

  • Des ateliers philo et émotions en mai et juin 2017 avec une classe de CE1.
  • 2 cessions de 3 heures autour des émotions avec l’équipe éducative, en octobre 2017 et mars 2018.
  • Une conférence sur les émotions de l’enfant et de l’adolescent avec les parents, en février 2018.

L’école a complété avec :

  • Un spectacle de danse sur les émotions avec une compagnie de danse.

Suite à la première cession de formation sur les émotions, les enseignantes ont mis en place dans leurs classes des outils d’intelligence émotionnelle (cf photos) : réglettes des émotions, boîtes à émotions, horloge des émotions. Les enfants se sont appropriés les propositions des enseignantes.

Dans la classe  d’Isabelle, en CE2/CM1, les enfants qui le souhaitent écrivent leurs émotions sur des petits papiers qu’ils mettent dans les boîtes à émotions. Le partage en groupe en est fait une fois par semaine, seulement pour les enfants qui le souhaitent (l’enfant dessine une petite croix rouge sur son papier s’il ne souhaite pas qu’il soit lu à la classe).

Dans la classe de Thérèse, en CE1, les enfants observent les émotions dans des œuvres littéraires, les symbolisent en art plastique, et si besoin, les indiquent sur leur réglette à émotions.

Dans la classe de Marie, en CM1/CM2,  ils ont pu observer leurs émotions sur leurs visages à partir de photos, puis chacun a pu fabriquer son “horloge des émotions”. Selon l’enseignante, les enfants préfèrent le moment de partage sur la grande horloge à émotions, celle fixée au tableau, où chaque enfant souhaite exprimer à tous ce qu’il ressent. Le positionnement des aimants sur l’horloge lui permet de symboliser l’intensité de ses émotions. Tout cela dans un grand respect et une écoute de chacun.

Dans la classe d’Agnès, en CP, après avoir exploré chacune des émotions (peur, colère, tristesse, joie) pendant une semaine, une réglette des émotions a été fabriquée. Les enfants peuvent symboliser, en positionnant une pince à linge, l’état dans lequel il sente. Selon l’enseignante, les enfants sont demandeurs, particulièrement en rentrant de la récréation.

La 2ème session de formation s’est déroulée aujourd’hui, autour de l’accueil de l’émotion, le distinction des “états mous” (tristesse, fatigue, ennui et sous-stimulation) afin de ne pas confondre tristesse et fatigue. De pouvoir également distinguer frustration et colère. Savoir dire “Stop !” (affirmation de soi) quand l’émotion colère apparaît à l’intérieur de nous, comme indicateur que la situation n’est plus ok pour nous.

La suite sera donc de mettre en place les “cartes à besoins” ou tout autre outil qui permettra aux enfants de faire le lien entre l’émergence d’une émotion et le besoin qui demande à être entendu. Oui, une émotion est signal d’un besoin (ex : la colère est le signal d’un besoin de respect de mon intégrité ou mon identité). Et ce besoin demande à être entendu (pas forcément satisfait !).

Ce premier abord des besoins pourra être le démarrage de l’apprentissage de l’intelligence relationnelle. Oui, connaître nos émotions, comme signal d’alarme d’un besoin qui me demande de prendre soin de lui, va me permettre de pouvoir exprimer à l’autre ce qu’il se passe pour moi, de quoi j’ai besoin. Et une fois que je me serai à mon tour mis à l’écoute de ce qu’il se passe pour l’autre, ensemble, nous pourrons trouver une solution qui pourra respecter les besoins de chacun.

Un beau programme à venir.

Un grand merci à l’équipe  de l’école la Citadelle et à Isabelle Dufau, Coordonnatrice du Programme de Réussite Educative, à la ville de Bayonne. Et merci à Catherine pour son inspiration et sa confiance, et à Thérèse sans laquelle tout cela n’aurait pas été possible.

Marion Thiessard, psychologue et fondatrice de l’association “Pour une éducation bien-Veillante”, pour une éducation à la Paix.